Nourrir les oiseaux en hiver

Pourquoi nourrir les oiseaux l’hiver?

En hiver, les ressources de nourriture pour les oiseaux se font de plus en plus rares et pourtant la survie des oiseaux durant cette période dépend d’elles. En effet, les oiseaux brûlent un grand nombre de calories pour maintenir leur température corporelle et par exemple, une mésange perd le tiers de son poids chaque nuit pour maintenir sa température. Pour compenser ces pertes caloriques, les oiseaux ont besoin d’une alimentation riche en glucides et en matières grasses.  Contrairement au printemps ou en été, les insectes sont rares en hiver et offrir de la nourriture aux oiseaux constitue un bon moyen de les aider durant cette période.

Quand nourrir les oiseaux ?

Nous vous recommandons de nourrir les oiseaux durant la mauvaise saison et notamment durant les épisodes froids. Le mieux étant de les nourrir à partir des premières gelées (novembre ou décembre selon votre région) et d’arrêter vers la mi-mars ou fin-mars.

Il est important de ne pas nourrir les oiseaux toute l’année aux risques de créer des dépendances, notamment chez les jeunes oiseaux qui doivent apprendre à se nourrir tout seuls.

Attention, si vous décidez de commencer à nourrir les oiseaux de votre environnement, il est important de continuer jusqu’à la fin de l’hiver, faute de quoi, les oiseaux s’étant habitués risquent de ne pas survivre.

Que donner à manger aux oiseaux ?

Les graines et fruits secs sont à privilégier, riches en hydrates de carbone et en lipides, ils sont tous indiqués pour nourrir les oiseaux en hiver. Le mieux étant d’offrir aux oiseaux un mélange de graines de diverses tailles et convenant à diverses espèces d’oiseaux.

Les graines et fruits secs à favoriser :

  • Le tournesol : la graine la plus nutritive pour les oiseaux
  • Les graines de chardon, riche en huile végétale sont un vrai régal pour certains oiseaux comme le chardonneret ( lien article)
  • Le millet, riche en vitamines et amidon
  • Fruits secs concassés (noisettes, amandes, noix …), cacahuètes, maïs …

Vous pouvez également renforcer l’apport en lipides, en fournissant aux oiseaux des graisses d’origine végétale, si possible à base d’huile de colza. Les graisses animales sont à éviter ou alors en très petite quantité.

Certains aliments sont nocifs pour les oiseaux :

  • pain
  • graines salées ou sucrées
  • graines de lin et de ricin
  • riz cru
  • noix de coco séchées
  • lait
  • restes de votre alimentation (trop salés ou trop sucrés)
  • biscuits pour les animaux domestiques

Comment donner à manger aux oiseaux en hiver ?

Il existe plusieurs façons de nourrir les oiseaux :

Distributeurs automatiques

Disponibles dans les commerces, ils ont l’avantage de laisser s’écouler les graines petit à petit et de les protéger des intempéries et des souillures.

Mangeoires

Très divers (sur pied, suspendue, à poser …) ils se trouvent dans le commerce, mais peuvent aussi être fabriqués chez soi.

Boules de graines

Disponible sur le marché, mais aussi simples à réaliser, elles permettent d’offrir les matières grasses nécessaires à l’activité hivernale des oiseaux. Souvent vendues en filet, nous vous recommandons de les retirer pour éviter que des oiseaux s’y coincent.

Il est recommandé de placer la mangeoire dans un endroit dégagé, éloigné des murs, buissons et branches latérales afin d’éviter l’accès aux prédateurs.  Si vous avez l’espace, nous vous conseillons de répartir la nourriture en plusieurs points afin d’éviter les conflits entre oiseaux de diverses espèces, mais aussi de diversifier les types de mangeoire afin de répondre aux besoins du plus grand nombre.

Quelles mangeoires pour les oiseaux en hiver ?

Gros bec casse-noyaux (Coccothraustes coccothraustes), mâle adulte avec des Pinsons du nord (Fringilla montifringilla) et Chardonneret élégant (Carduelis carduelis, oiseaux posés dans une mangeoire, Obernai, Alsace, France © Sylvain Cordier / Biosphoto

Supplémenter les oiseaux consiste à compléter leur régime alimentaire hivernal par des aliments riches en lipide. D’un régime protéiné essentiellement composé d’insectes, les oiseaux passant l’hiver dans les régions françaises adoptent un régime granivore, composé de graines riches en graisse leur permettant d’avoir l’énergie nécessaire pour supporter les stress environnementaux induits par l’hiver. Comme son nom l’indique, la supplémentation ne doit pas être assimilée à du nourrissage : il s’agit d’un simple complément pour soutenir l’alimentation d’oiseaux en mesure de se nourrir par eux-mêmes. La supplémentation doit, dans cette mesure, se faire avec vigilance et se conformer à des critères permettant de s’assurer qu’elle se fasse de la bonne manière : nous vous renvoyons à l’article déjà existant sur ce point. 

Pour rappel, les graines doivent être, presque exclusivement, la seule source de nourriture à disposer dans les mangeoires : ces dernières ne doivent pas être transformées, exotiques, salées, cuites ou encore grillées. Privilégiez ainsi les graines de tournesol noires, du maïs concassé et des graines de millet, en privilégiant celles provenant de la culture biologique. À ces graines, il est possible d’ajouter des fruits de saison (pomme, poire…) en faisant attention à ce que ces derniers ne germent pas. À l’inverse, il faut exclure les biscottes, les biscuits et surtout le pain, les légumes cuits ou crus, ainsi que les produits d’origines animales. Les boules de graisses peuvent également être utilisées, à condition qu’elles soient sans filet et sans huile de palme ni graisses d’origine animale.

Installer des mangeoires adaptées

Pour être réalisée, la supplémentation doit s’accompagner de l’aménagement de mangeoires, sur lesquelles pourront être disposées les graines. Comme pour la supplémentation, la mise en place de mangeoires doit se faire en respectant des principes clés. 

Localisation : ces dernières doivent être situées dans des zones dégagées et en hauteur pour éviter que des prédateurs comme les chats ne s’approchent, et à distance suffisante des baies vitrées pour prévenir des collisions. Une étude a montré que les principales causes de mortalité des oiseaux dans les jardins français étaient la prédation des chats (26.31%) et les collisions avec des bâtiments (21.62%).

Entretien : les mangeoires doivent faire l’objet d’un entretien rigoureux afin d’éviter qu’elles ne deviennent des foyers de contamination. La Ligue Protectrice des Oiseaux (LPO) recommande ainsi de les nettoyer intensément deux fois par hiver, ainsi qu’une fois par semaine à l’eau savonneuse. Il est également recommandé de ne pas seulement installer une mangeoire mais plusieurs, car cela permet d’éviter les trop importants rassemblements d’oiseaux autour d’un même poste, facteur aggravant la transmission des agents pathogènes.

Varier les types de mangeoire : la trentaine d’espèces d’oiseaux habitant communément les jardins français nécessite d’installer des mangeoires qui soient adaptées à leur besoin. Si les mésanges ou les chardonnerets n’auront pas de difficultés à se nourrir sur une mangeoire suspendue, les pinsons ou les moineaux seront plus à l’aise sur des mangeoires équipées d’un plateau fixe. Dans ces deux cas de figures, faites attention à équiper vos mangeoires de rebords permettant d’éviter que les graines ne tombent par terre et germent : cela évitera la prédation qu’un regroupement d’oiseaux sur le sol occasionnerait, ainsi que la transmission d’agents pathogènes. 

Mangeoire à construire soi-même

Si de nombreuses mangeoires existent sur le marché, vous pouvez également les fabriquer vous-mêmes. Vous trouverez ici un exemple de mangeoire à réaliser facilement.

Sources :

LAWSON, B., ROBINSON, R.A., TOMS, M.P., RISELY, K., MACDONALD, S., CUNNINGHAM, A.A. & LAWSON, B. (2018) Health hazards to wild birds and risk factors associated with anthropogenic food provisioning.

Roman Pavisse, Didier Vangeluwe, Philippe Clergeau. Domestic Cat Predation on Garden Birds: An Analysis from European Ringing Programmes. Ardea, E. J. Brill, 2019, 107 (1), pp.103.

« Fiche médiation faune sauvage : Nourrissage – aout 2024 », Ligue Protectrice des Oiseaux, 2024. 

« Sur l’opportunité de nourrir les oiseaux des jardins en période de reproduction », Groupe de travail du Conseil Scientifique et Technique de la Ligue Protectrice des Oiseaux.

Accueillir les gastéropodes pendant l’hiver

Quatrième article de la série sur l’aménagement du jardin pour accueillir la faune pendant l’hiver ! Vous trouverez ici nos recommandations pour favoriser l’installation des limaces et des escargots hibernants, petits gastéropodes qui peuvent s’avérer être de véritables alliés pour la santé de vos cultures.

Escargot des jardins sur feuille morte – France

Pourquoi protéger les limaces et les escargots ? 

Les escargots et les limaces sont des gastéropodes terrestres faisant partie du groupe des mollusques continentaux. La France métropolitaine compte 421 espèces de limaces et d’escargots connues, dont 32 sont en danger d’extinction. Deux (Charpentieria dyodon et Perforatella bidentata) ont déjà disparu. En cause, quatre principaux facteurs sont identifiés : le réchauffement climatique, la disparition des prairies et des zones humides à cause de l’urbanisation et de l’artificialisation des terres, les pollutions agricoles et industrielles dégradant les eaux et les habitats, ainsi que l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Les limaces et les escargots sont pourtant des espèces nécessaires à la biodiversité et sa protection. Leur présence permet aussi bien de participer à la décomposition des matières organiques de surface que d’évaluer la santé d’habitats, tels que les jardins, les prairies et les zones humides. 

Où sont-ils pendant l’hiver ?

À l’arrivée de l’hiver, ces animaux sont soumis à des stress environnementaux qui les obligent à entrer en phase d’hibernation, c’est-à-dire un état d’endormissement profond durant lequel la température corporelle, le métabolisme, le rythme cardiaque et la respiration diminuent significativement. L’hibernation se déclenche pendant l’automne, lorsque la durée d’ensoleillement diminue et que les températures baissent en dessous des 12-14°C. Avant de plonger dans cet état léthargique, les gastéropodes se mettent à la recherche d’un abri qui leur permettra de passer l’hiver. Si les limaces s’enfouissent sous terre, parfois jusqu’à un mètre de profondeur, la plupart des escargots privilégie les tas de bois ou de pierres, des souches ou encore des haies sèches avant de s’enfermer dans leur coquille. Chez les escargots, le déclenchement de l’hibernation s’accompagne de la création de l’épiphragme, qui leur permet de cloisonner l’entrée de leur coquille. 

Escargot de Bourgogne (Helix pomatia) operculé en fin d’hibernation et Véronique petit-chêne (Veronica chamaedrys) en fleurs dans un jardin potager, France

Cet épiphragme est synthétisé par le manteau (enveloppe qui abrite les organes) des escargots au début de la période d’hibernation, il est produit par une importante quantité de mucus qui, en séchant, permet de lui éviter la dessication. Chez certains escargots, l’épiphragme joue également un rôle de protection contre les prédateurs : c’est par exemple le cas de l’escargot de Bourgogne (Helix pomatia) qui synthétise son épiphragme à partir de calcaire, ce qui le rend plus solide. L’épiphragme n’a pas seulement une fonction de protection contre la dessication ou les prédateurs. Lorsque l’escargot plonge dans sa période d’hibernation, son épiphragme est orienté vers le haut afin de capter des informations climatiques tels que la température et le taux d’humidité dans l’air. C’est en partie à l’aide de l’épiphragme que l’escargot pourra, en avril, sortir de son état léthargique lorsque les températures auront remontée et que la durée d’ensoleillement se sera allongée. 

Aider limaces et escargots pendant leur hibernation

Faciliter l’installation des escargots et des limaces ne doit pas être synonyme de danger pour les cultures du jardin. Bien que l’étymologie de leur nom (du grec gaster « ventre » ; pous « pied », littéralement « estomac sur pied ») renvoie à l’idée répandue que ces animaux dévorent toutes les cultures, leur présence peut, en réalité, s’avérer bénéfique pour le jardin. Les escargots et les limaces tiennent une place essentielle dans l’écosystème des sols. En tant que décomposeurs, ces gastéropodes, qui se nourrissent de matières organiques végétales et animales en décomposition, participent à la transformation des matières organiques en nutriments (azote, phosphore, potassium), contribuant ainsi à la fertilité des sols. Intégrés dans la chaîne alimentaire, ils sont également des proies pour un certain nombre d’oiseaux, de batraciens et de mammifères qui jouent un rôle dans la biodiversité. Accueillir les escargots et les limaces, c’est s’assurer d’avoir un jardin avec un sol en bonne santé et respectueux de la biodiversité.

Des gestes peuvent être adoptés pour faciliter l’hibernation de ces gastéropodes. Nul besoin de construire des abris comme cela peut être le cas pour les oiseaux ou les petits mammifères ; reproduire les environnements dans lesquels les escargots et les limaces hibernent est déjà largement suffisant. Les limaces s’enfouissant sous le sol, il n’y a pas besoin de recourir à des aménagements spécifiques si ce n’est, comme pour protéger les vers de terres et la microfaune des sols, d’avoir recours au paillage pour garder la chaleur du sol. À la différence des insectes, les limaces ne sont pas capables de produire des substances antigels.

En revanche, comme les escargots ne peuvent pas s’enfouir aussi profondément que les limaces, il est possible de mettre en place des abris naturels dans lesquels ils pourront se réfugier. Il est permis, par exemple, de laisser des souches mortes ainsi que des tas de pierres et de bois dans son jardin. Ces derniers seront tout aussi utiles aux escargots qu’à une variété d’insectes et de crustacés terrestres, et permettront également de participer à la fertilité des sols en se décomposant en humus. Sinon, une simple planche de bois non-traitée ou une coupelle en terre cuite fera amplement l’affaire pour que les escargots s’y installent. 

Pour conclure

Les gastéropodes terrestres sont des espèces encore largement méconnues et soumises à des représentations négatives, alors que leur présence dans un jardin est synonyme de santé des sols et de fertilité. Favoriser leur hibernation permet ainsi de participer à leur protection. Si vous souhaitez en faire plus pour les escargots et les limaces, vous pouvez également participer à l’Opération Escargot du programme de science participative QUBS (Qualité Biologique des Sols), copiloté par Noé !

SOurces

« Comment les escargots passent-ils l’hiver ? », La Salamandre, 2021.

« Mais où sont-ils passés ? », VigieNature, 2018.

« Le rôle des escargots et des limaces dans l’écosystème », QUBS, 2023.

MHNH et Noé, Coquilles et mucus, 2024. 

UICN Comité français, OFB & MNHN (2021). La Liste rouge des espèces menacées en France – Chapitre Mollusques continentaux de France métropolitaine. Paris, France.

Un papillon dans ma maison !

Troisième article de la série sur les bons gestes à adopter pour accueillir la biodiversité animale pendant l’hiver ! Ce mois-ci, nous vous proposons de découvrir les bons comportements à adopter si vous trouvez un papillon, volant ou dormant, chez vous.

La Découpure (Scoliopteryx libatrix) Imago hivernant dans les soubassements d’une maison, Ille-et-Vilaine, Bretagne, France © Dominique Halleux / Biosphoto

Où sont les papillons pendant l’hiver ?

À l’approche de l’hiver, la plupart des papillons adultes (imago) se mettent à la recherche d’un abri afin d’y plonger dans un état de diapause. Semblable à l’hivernation et l’hibernation, la diapause est une période de léthargie lors de laquelle le papillon reste immobile, et pendant laquelle l’ensemble des activités vitales de l’insecte sont très fortement ralenties. Cela lui permet aussi bien de palier la raréfaction des ressources alimentaires que de résister aux baisses des températures. La diapause est le plus souvent déclenchée entre la fin de l’été et le début de l’hiver : elle fait suite à une période de nutrition intensive pendant laquelle les imagos font des stocks de gras, et son activation semble être corrélée à la baisse des températures et à la diminution de la durée d’ensoleillement journalière. La baisse du fonctionnement métabolique pendant la période de diapause permet une lente digestion de ces graisses jusqu’aux premiers jours du printemps, et une partie des sucres ingérés sera transformée en substance antigel, évitant à l’hémolymphe (équivalent du sang des insectes) d’être congelée lors des températures négatives. 

Avant de rentrer dans cet état léthargique, les imagos s’assurent de trouver un abri les protégeant du vent, du froid et des prédateurs. Ces abris peuvent être de différentes natures : creux d’un arbre, tas de branches et de pierres, ou encore dans des bâtiments qui peuvent, parfois, être habités. Dans ce dernier cas, si vous trouvez un papillon, qu’il soit actif ou en état de diapause, assurez-vous d’adopter les bons gestes afin d’éviter sa mort prématurée. 

Les bons gestes lorsqu’un papillon est en état de diapause 

Si vous retrouvez un papillon en état de diapause dans votre intérieur, et si ce dernier se trouve dans une pièce sombre et non chauffée, il est conseillé de ne rien faire : c’est-à-dire de le laisser où il est et d’attendre son réveil au retour du printemps. Néanmoins, si la pièce doit être chauffée, il est possible d’essayer de le déplacer très prudemment vers une autre pièce sombre et fraiche. Une hausse artificielle de la température pourrait, en effet, être un facteur suffisant pour déclencher la sortie de diapause. Le déplacement doit, dans cette mesure, être un dernier recours : la sortie de diapause demande aux papillons de puiser une quantité importante de graisses pour avoir l’énergie suffisante à la relance du métabolisme. Un réveil forcé pourrait mettre en péril leur survie. 

Les bons gestes lorsqu’un papillon est actif

Si le papillon que vous retrouvez dans votre intérieur est actif, alors il vous est conseillé de lui venir en aide. La diapause étant conçu comme un mécanisme de défense saisonnier pour protéger les papillons des stress environnementaux accompagnant l’hiver, leur activité pendant cette période de l’année les rend vulnérable. Avec l’absence de nourriture et les faibles températures, les imagos risques l’épuisement et la consommation excessive de leurs réserves de gras, ce qui les empêcherait aussi bien de survivre à l’inanité que de produire les substances antigels nécessaires à leur survie. 

Dans cette mesure, nous vous recommandons d’inciter le papillon, avec précaution, à venir se réfugier dans une boite en carton, ce qui vous permettra ensuite de le déplacer et le libérer dans une pièce sombre et fraiche. L’obscurité et la fraicheur devraient être des paramètres suffisants pour reproduire la baisse des températures et de la photopériode pour que le papillon active sa diapause et puisse passer l’hiver en sécurité.

Que ce soit pour un papillon actif ou dormant, il n’est pas nécessaire de le nourrir pendant cette période hivernale. De même, lorsque les beaux jours reviendront, n’oubliez pas d’ouvrir les portes ou les fenêtres pour que le papillon puisse sortir.

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les papillons, que ce soit lors de l’hiver ou non, nous vous invitons à vous rendre sur le site Sciences Participatives au Jardin, et participer, si vous le voulez, à l’Opération Papillon pilotée par Noé ! 

SOurces

LANFRANCHIS Tristan et al., La vie des papillons. Écologie, biologie et comportement des rhopalocères de France, Diatheo, 2015.

PULLIN Andrew, BALE Jeffrey, « Effects of low temperature on diapausing Aglais urticae and inachis io (Lepidoptera: Nymphalidae): Cold hardiness and overwintering survival », Journal of insect physiology, Volume 35, Issue 4, 1989, pp. 277-281.

« What to do if you find an overwintering butterfly », Butterfly Conservation, 2 December 2024.

Un passereau à nos fenêtres : les hirondelles

Et si nous commencions cet article par un mini quizz : Quels sont ces amas que nous pouvons retrouver à l’extérieur des façades, sous le rebord d’une fenêtre, d’un balcon ou encore d’un toit ?

Biosphoto

Vous l’avez ? Allez, encore quelques secondes de réflexion.

Ce sont…

Des nids d’hirondelles de fenêtre !

L’hirondelle de fenêtre, de son doux nom scientifique Delichon urbicum, est un des passereaux présents dans les villes et que nous pouvons retrouver partout en France métropolitaine. Migrant l’hiver vers la zone sahélienne et parfois jusqu’en Afrique du Sud, l’hirondelle de fenêtre revient vers nous à partir des mois de mars/avril.

Côté alimentation, l’hirondelle capture en vol des insectes de petite taille, qui font partie de ce qui est appelé le « plancton aérien ». Nichant à l’origine sous les surplombs rocheux des falaises, l’hirondelle de fenêtre s’est adaptée aux écosystèmes urbains en utilisant constructions et bâtiments comme nouveaux abris pour ses nids. Alors, tous aux balcons, fenêtres ou terrasses pour tenter d’observe l’hirondelle de fenêtre !  Les nids de ces hirondelles sont d’ailleurs assez caractéristiques. Ils sont constitués d’amas de boue (provenant des bords d’étangs, de flaques ou de ruisseaux) et construits par plusieurs partenaires. Cette construction prendrait entre 10 et 18 jours pour le couple d’oiseaux, qui y pondra 4-5 œufs couvés 13 à 19 jours. Les hirondelles sont, de plus, fidèles à leur site de reproduction et occupent, quand il est encore présent, le même nid d’une année sur l’autre. Ici, une vidéo montrant quelques hirondelles venir chercher leur matériel.

Comment la reconnaître ? Autrement que par son nid, l’hirondelle de fenêtre est également identifiable par son plumage.

Hirondelle de fenêtre (Delichon urbicum) posée sur une tige d’Ombellifère /Biosphoto

Vue de dessus, elle paraît noire avec des reflets bleus et un croupion blanc tandis que l’ensemble du dessous du corps est blanc. Les ailes et la queue sont noires et sans reflets. La queue est nettement fourchue et les pattes sont emplumées de blanc. Elle peut être confondue avec sa cousine l’Hirondelle Rustique, mais cette dernière a une gorge rouge, et non blanche comme l’Hirondelle de fenêtre. 

On distingue également l’hirondelle de fenêtre par son chant, à écouter juste ici.

Connaître l’hirondelle de fenêtre pour mieux la protéger ! L’hirondelle de fenêtre voit malheureusement ses populations décliner dangereusement avec une baisse de 42 % depuis 1989 selon le Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) coordonné par le Muséum national d’Histoire naturelle et la LPO. Elle est aujourd’hui considérée comme quasi-menacée sur liste Rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine, c’est-à-dire une espèce proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de conservation spécifiques n’étaient pas prises. Ce déclin serait causé par plusieurs facteurs tels que la diminution des ressources alimentaires, la disparition des ressources en boue liée à l’artificialisation des sols ou encore la destruction des nids considérés trop salissant par les habitants.

Afin de freiner ce dépérissement des populations, l’espèce a été inscrite à l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.  Cet arrêté permet d’interdire et punir la destruction intentionnelle ou l’enlèvement des œufs et des nids ainsi que la perturbation, destruction et la mutilation intentionnelles, la capture ou l’enlèvement des oiseaux dans leur milieu naturel.

Si vous souhaitez participer à la préservation des hirondelles de fenêtre ou en apprendre un peu plus sur cette espèce, nous vous invitions à aller faire un tour du côté du site de la LPO qui a monté un ensemble d’actions pour leur suivi et leur sauvegarde. Il est également possible sur cette même page d’observer en direct des nids d’hirondelles, alors foncez !

Témoignage de jardinier : les tas de bois

Découvrez les astuces des Ambassadeurs du réseau Jardins de Noé 


Chauve-souris s’abritant ©H. Tauzin

Témoignage d’Hélène Tauzin

« J’ai commencé tout bêtement avec des tas de bois, des fagots. Je les ai apposés les uns sur les autres et puis il s’est avéré que non seulement il y a des insectes dans ces tas de bois mais il y a aussi des orvets.

Du coup, on a toute une biodiversité animale qui vient dans le jardin. J’ai vu des martins pêcheurs, des canards qui se sont posés dans le jardin. Tous ces oiseaux viennent dans le jardin car ils sont libres de faire ce qu’ils veulent et ils trouvent à manger »

Comme Hélène, rejoignez gratuitement le réseau Jardins de Noé pour partager votre expérience !

Taille et élagage : quelques précautions

Taille d’un rejet de Poirier au jardin ; Taille sur poirier d’une brindille à bois démarant d’un bourgeon à fleurs et positionnée sur une bourse / Biosphoto

Dès que les dernières feuilles tombent de nos arbres, nous sommes tentés de sortir sécateurs, cisailles, scies ou tronçonneuses pour un éclaircissement annuel. Cette impulsion peut nous reprendre au moindre signe de faiblesse d’une branche égarée. Nous nous tournons alors vers l’élagage, qui ne concerne que les branches jugées inutiles, dangereuses ou mortes, ou vers la taille qui permet, elle, de donner une forme voulue à un arbre pour des raisons esthétiques, d’entretien ou de fructification.

Attention cependant avant de se lancer dans des actions drastiques qui ne sont pas forcément nécessaires à la santé de l’arbre …

Le cas des chicots et des branches mortes

La vie d’un arbre est, elle aussi, loin d’être un long fleuve tranquille !

Quelques accidents de parcours (tempêtes, orages, chutes ou travaux à proximité) peuvent provoquer la casse de branches. Cette casse aléatoire laisse souvent un chicot sur l’arbre, c’est-à-dire, un morceau de la branche brisée qui n’est plus alimentée par la sève. Cette blessure est une porte d’entrée idéale pour les bactéries responsables de certaines maladies de l’arbre comme le chancre bactérien. Il est donc nécessaire de les couper pour accélérer la cicatrisation des plaies. Cependant, nul besoin de couper un chicot installé depuis longtemps sur votre arbre, il aura déjà cicatrisé seul au bout de deux ans !

Dans le cas de branches mortes, les tailler permet d’alléger l’arbre et d’éviter ici aussi l’entrée dans l’organisme de l’arbre de diverses bactéries et insectes.

Comment identifier une branche morte ? A son aspect tout d’abord. En effet, la branche morte restera sans bourgeons et nouvelles feuilles.

Il est ensuite possible d’effectuer le test dit de l’éraflure. Ce test consiste à réaliser une légère entaille dans l’écorce pour accéder à la sous-couche de l’écorce. Si cette sous-couche, le cabium, est de couleur verte, la branche est encore vivante. Au contraire si le cabium est sec et brun, la branche et morte.

Il peut cependant être intéressant de conserver certaines branches mortes, dans le cas où leur chute n’occasionnerait pas de dommages matériels et humains. Elle peut en effet vous permettre de créer ou de vous insérer dans une trame de vieux bois favorable à la biodiversité. Les branches mortes de vieux et gros sujets constituent des micro habitats de choix, par exemple pour les coléoptères.

Rouge gorge posé sur uen branche morte au jardin en hiver / Biosphoto

Arbres malades, comment les identifier et comment les aider

La taille, ou l’abattage complet des arbres malades semble souvent être la solution qui sauve. Il est pourtant possible d’endiguer et de traiter les maladies avant d’avoir recours à la taille.

L’important est encore ici de bien identifier un arbre malade.

Attention par exemple à bien le différencier d’un arbre vieillissant ou en état de stress et dont le houppier changera de forme et descendra en laissant les branches de la cime s’assécher.

Pour débusquer la maladie, il faut repérer les points de faiblesse de l’arbre. Il est important d’observer l’état de l’écorce qui subit différentes altérations en fonction des maladies : la maladie de l’orme ou le chancre fongique vont la déformer et créer des boursouflures dont la sève s’écoulera dans le cas des conifères. Les maladies peuvent aussi influer sur l’apparence du feuillage. Ainsi, les aiguilles d’un pin rougiront s’il est atteint de la maladie des bandes rouges.

La présence de champignons peut aussi être l’indicateur d’un arbre malade. Par exemple des bouquets de champignons bruns pousseront à l’automne au pied des arbres touchés par l’armillaire ou le pourridié. Des champignons violacés rappelant des coraux marins accrochés sur les troncs seront le symptôme de la maladie du plomb des arbres fruitiers.

L’armillaire (ou pourridié) et le plomb du prunier sont diagnostiqués par la présence de champignons au pied de l’arbre ou sur son tronc.

Toutefois, la présence de champignons ne condamne pas forcément votre arbre. Ainsi, les champignons polypores qui forment des tablettes sur les troncs ne vont impacter que le duramen, partie centrale de l’arbre composée de bois mort. L’arbre pourra ainsi continuer à se développer, ses parties vivantes n’ayant pas été touchées. Il faudra toutefois veiller à ce que l’équilibre structurel de l’arbre ne soit pas mis en danger de façon à éviter tout effondrement.

En fonction de la maladie, il ne sera pas obligatoire d’abattre complètement l’arbre atteint. Dans le cas des infections fongiques, couper les branches colonisées, en s’assurant de ne pas laisser de chicots, suffira. Dans le cas de certains chancres, il vous faudra couper les branches 20 cm en dessous des premiers chancres puis les brûler pour éviter les contaminations.

Les polypores qui forment des tablettes sur l’arbre qui les accueille ne lui sont pas forcément fatals ! Et peuvent même être le support de visiteurs.

Quelques exemples

Gommose sur un tronc de pêcher en juin / Biosphoto
Galle sur feuille de noisetier / Biosphoto
Cloque du pêcher / Biosphoto
Nyctale boréale sur un polypore sur un tronc, Ardennes / Biosphoto

Les arbres dépérissants et morts

Il peut être tentant d’abattre un arbre vieillissant ou faible, en particulier pour des questions de sécurité.

La prudence reste cependant de mise. En effet, un arbre dépérissant peut faire preuve d’une importante résilience. Une observation en détail de ses branches vous permettra de faire un diagnostic de son état. Par exemple, pour vos chênes et hêtres aux nombreuses branches mortes et au houppier bas, la présence de nombreux gourmands (un rameau qui se développe à partir d’un bourgeon resté indéveloppé) est un signe de bon augure pour la reprise de la croissance du houppier.

Si vos doutes persistent, vous pouvez appliquer à votre tronc le test de l’éraflure que nous vous proposions pour les branches mortes.

Si votre arbre est mort, il vous faudra bien considérer les risques de chutes. Si ces risques sont importants et que l’arbre risque de blesser ou détruire, il sera plus prudent de couper les branches et de ne garder que la souche ou la chandelle. Elles se transformeront en relais importants pour la biodiversité en tant que terrain de chasse des chauve-souris ou des pics. Les souches, chandelles ou têtards d’arbres morts pourront s’inscrire à leur tour dans une trame de vieux bois. Ils pourront en effet accueillir lierre, épiphytes, champignons, nids d’oiseaux et abris de rapaces. Ils pourront aussi devenir un élément esthétique de votre jardin en devenant le support de plantes grimpantes caractéristiques des sous-bois comme les clématites ou le chèvrefeuille des bois, mais aussi des plantes portant de belles floraisons comme les rosiers sauvages.

Geai des chênes (Garrulus glandarius) dans un arbre creux, Angleterre / Biosphoto

Sources

Christophe Drénou. « Diagnostic sanitaire des arbres : la méthode ARCHI » in. Forêts Privées, n°331, mai-juin 2013. pp. 64-69.

Jean Michel Mourey ; Julien Touroult. Fiche technique – Biodiversité : Les arbres à conserver pour la biodiversité. Comment les identifier et les désigner ?. ONF, dossier Biodiversité n°3, 2010.

Denis Sergent. « Les autres maladies de l’arbre ». Mise à jour le 24/07/2011. In. La Croix. https://www.la-croix.com/Ethique/Sciences-Ethique/Sciences/Les-autres-maladies-des-arbres-_NG_-2011-07-24-692379. [consulté le 07/01/2021]

Les musaraignes

Portrait d’une Musaraigne carrelet dans la mousse France / Biosphoto

Souvent prises pour des souris ou des mulots, les musaraignes sont pourtant des petits mammifères bien à part. Le mot musaraigne est un terme vernaculaire qui sert à qualifier 370 espèces de mammifères insectivores faisant partie de la famille des Soricidae. En France, on décompte 10 espèces communément appelées musaraignes parmi lesquelles : la musaraigne carrelet ou commune (Sorex areneus), la musaraigne des champs (Crocidura leucodon), la musaraigne des jardins (Crocidura suaveolens) et la musaraigne musette (Crocidura russula).

Reconnaissables par leur museau allongé, les musaraignes sont de petits mammifères à moustaches et au pelage soyeux gris brunâtre tirant sur le roux. Les musaraignes possèdent une queue sans poils et des petits yeux et oreilles. Leurs caractéristiques varient en fonction de l’espèce, certaines très petites ne pèsent que 6 g alors que d’autres mesurent près de dix centimètres de longueur (hors queue) mais n’excèdent pas 14 g.

On retrouve les musaraignes un peu partout dans les prairies, parcs et jardins ou haies que ce soit en plaine ou en montagne.

Régime alimentaire

Contrairement aux idées reçues, les musaraignes ne sont pas des rongeurs, mais des mammifères insectivores. Véritables gloutonnes toujours en quête de nourritures, les musaraignes se nourrissent d’insectes en tous genres (larves limaces, chenilles, vers …). Leur métabolisme étant très rapide, elles doivent trouver constamment de la nourriture pour obtenir les calories nécessaires à leur survie et certaines espèces peuvent dévorer plus du double de leur propre poids en insectes par jour. Elles affectionnent particulièrement la proximité d’un tas de compost qui leur fournit le gîte et le couvert.

Les musaraignes ont souvent été considérées comme des nuisibles alors qu’au contraire, elles sont de parfaits auxiliaires qui débarrassent le jardin de nombreux ravageurs (vers gris, chenilles, limaces …).

Musaraigne musette mangeant un lombric / Biosphoto

Idée reçue : les musaraignes ne sont pas venimeuses !

Les musaraignes ont mauvaise réputation : elles auraient en effet une salive très toxique qui rendrait leur morsure aussi venimeuse que celle de l’araignée. En réalité, seules 3 espèces rares possèdent une salive toxique, mais dangereuse ni pour les humains ni pour les grands animaux. Toutefois, son nom vient de là puisqu’en latin musaraneus signifie « souris-araignée ».

REproduction

Les musaraignes sont des animaux plutôt solitaires, se rapprochant d’un partenaire pour se reproduire entre le mois de mars et l’automne. Une femelle peut avoir 2 à 5 portées par an et entre 2 à 8 petits par portée. Le taux de mortalité est toutefois assez élevé dans les premiers mois de vie et une musaraigne vit en moyenne 2 ans et demi.

Favoriser les musaraignes dans le jardin

Les musaraignes rendent de nombreux services dans le jardin et vous pouvez les favoriser dans le jardin en :

  • Installant un petit abri ou un tas de pierres sèches près d’un compost
  • Laissant des tas de feuilles mortes
  • Laissant des zones en friches et des bandes de pelouses non tondues
  • En n’utilisant pas de produits phytosanitaires

Sources

Accueillir les hérissons dans vos jardins

Hérisson sous un tas de bois | Biosphoto

L’hiver arrive, les hérissons aussi !

Le hérisson d’Europe est protégé en France par la loi depuis 1981. Malgré son classement en France au statut « Espèce à préoccupation mineure » sur la Liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le hérisson est particulièrement fragile face à ces menaces  (pesticides, trafic routier, fragmentation des milieux).  Venant hiberner dans les jardins, l’association Faune Essonne nous partage quelques bonnes pratiques pour pouvoir bien l’accueillir : 

Laissez-le circuler librement

N’hésitez pas à créer une ouverture dans vos grillages et vos murets (environ 120 mm) afin de permettre aux hérissons de pouvoir venir dans vos jardins (et pourquoi pas s’y installer) mais également : de repartir !  Préférez un passage côté mur mitoyen entre les voisins plutôt que le mur donnant sur la rue afin d’écarter tout danger dès la sortie du hérisson.

Passage dans une clôture | ©Faune Essonne

Créez-lui des habitats favorables

Les herbes hautes, les tas de bois ou encore tas de feuilles sont un ravissement pour les hérissons qui les utilisent pour créer leur nid douillet hivernal.

La haie est un endroit particulièrement appréciable pour les hérissons. Nichés au pied de celle-ci, ils dorment pendant la journée. Avant de tailler votre haie ou de passer la tondeuse, vérifiez les taillis au pied des haies.

Les zones de compost ou de fumier sont également des lieux bien chauds où peuvent nicher des hérissons. Alors avant de retourner votre compost, assurez-vous qu’il n’est pas habité !

Ne réveillez surtout pas les hérissons une fois en hibernation !

Limitez les pièges et les dangers

Attention aux regards et fosses et puisards qui peuvent être des pièges à toit ouvert !

N’hésitez pas à recouvrir d’une planche ou d’une tôle les trous dans lesquels le hérisson peut se retrouver coincé et ne plus ressortir. 

Les zones d’eau peuvent également représenter un danger pour ce petit mammifère. Afin d’éviter toute baignade dramatique, vous pouvez par exemple aménager dans vos mares et bassin des bordures empierrées qui pourront servir d’appui aux hérissons pour sortir plus facilement de l’eau. Vous pouvez également plonger une planche qui possède des petites marches et la placer sur le rebord. Pour vos piscines, il existe des trépieds ou des rampes qui se fixent sur le rebord de la piscine et qui faciliteront la sortie de l’animal sans s’épuiser.

Petit pont | ©Faune Essonne

Et si vous trouvez un hérisson blessé ?

Contactez le centre de soins de la faune sauvage le plus proche de chez vous !

Jardins de Noé s’associe d’ailleurs avec l’association Faune Essonne qui vient d’ouvrir son centre de soin à Vert-le-Grand afin de porter ensemble des actions de sensibilisation à la préservation de la biodiversité

Faune Essonne est une association de protection de la nature, créée fin 2021 à Vert-le-Grand, par un collectif désireux de préserver la biodiversité et la faune sauvage de l’Essonne. L’association a trois objectifs prioritaires :

  1. Permettre une meilleure cohabitation entre l’Homme et la faune sauvage par la sensibilisation du grand public à la conservation de la biodiversité ;
  2. Soigner la faune sauvage blessée ou en détresse : Le centre de soins de Vert-le-Grand est dédié à la prise en charge et au soin des hérissons et des oiseaux (passereaux, turdidés, corvidés et colombidés). Il prend en charge les animaux en détresse dans la limite de 20 hérissons et 26 oiseaux. Une antenne a également été créée à Dourdan, qui peut accueillir 8 hérissons supplémentaires.
  3. Faire connaître les centres de soins et de réhabilitation de la faune sauvage comme des acteurs de la protection de la faune sauvage.

N’hésitez pas à venir jeter un coup d’oeil sur le site internet de l’association : https://www.faune-essonne.fr/

Un article co-écrit avec l’association Faune Essonne.

Accueillir la biodiversité sur votre balcon : en recyclant

Lombricomposteur | Biosphoto © Leonie Lambert : GWI – Garden World Images

Bien que les ressources soient plus limitées pour un balcon qu’un jardin, du fait de son degré d’urbanisation, il existe quelques solutions pour réduire nos apports et aller vers un balcon auto-suffisant.

Vos « déchets » de jardinage ou même vos bio-déchets de cuisine peuvent devenir un engrais pour vos plantes en pot grâce au compostage, et plus particulièrement au lombricomposteur.

Contrairement au composteur qui correspond davantage à une utilisation extérieure, le lombricomposteur (avec des vers) peut s’installer à l’extérieur comme à l’intérieur d’une maison. Il n’y a pas de montée en température, ce processus est inodore et plus rapide que le composteur « classique ». Le lombricomposteur s’utilise avec des vers de compost (vers rouges ou vers à fumier) comme le vers tigré (Eisenia foetida) ou le vers de Californie (Eisenia andrei).

Une fois la décomposition de vos déchets terminée, vous pouvez récupérer une matière brune nommée « Lombricompost » et un liquide appelé le « Lombrithé », engrais très intéressants pour vos plantes en pot. Pensez à diluer le lombrithé, très concentré, dans 10 fois son volume d’eau.

Lombrithé ©VerslaTerre

Attention toutefois, les déchets qui alimentent le lombricomposteur sont quelque peu différents de ceux du composteur : les matières organiques sont les mêmes, en revanche pour ce qui concerne les matières carboniques, seuls des morceaux de cartons, de papiers et de journaux peuvent être ajoutés (en alternance avec les matières organiques). Pour en savoir un peu plus sur le lombricompostage : http://www.jardinsdenoe.org/lombricompostage-mode-demploi/

Il est également possible de limiter la consommation en eau sur son balcon et ainsi éviter de choisir entre une facture d’eau un peu trop salée et la déshydratation de nos plantes adorées. Vous pouvez par exemple, et comme au jardin, récupérer l’eau pluviale sur votre balcon en fixant un support récupérateur sur les bords de votre balcon (soucoupe, pots…) et en reliant à un bidon. Il est également possible de limiter les besoins en arrosage de vos plantes en paillant vos jardinières à l’aide de vos déchets ménagers (du papier journal par exemple). Pour en apprendre plus sur le paillage, c’est par ici.

Récupérateur d’eau pluviale fabriqué pour balcon ©Lepotagerminimaliste.fr

Tout est bon pour le balcon ! Vos anciens cadres de meubles peuvent devenir un support parfait pour vos plantes grimpantes. Vos briques de lait deviennent des nichoirs originaux pour les oiseaux. Et les boîtes de conserve ? Des gîtes à insectes à créer avec les enfants !

Bref, vous l’aurez compris, tous matériels et anciens objets peuvent devenir un lieu d’accueil pour la biodiversité sur votre balcon. Alors n’hésitez pas à vous lancer, expérimenter, observer et surtout, profiter !